L’intelligence artificielle ne fait pas (encore ?) de graphisme.

23 novembre 2022

Vous avez peut-être vu la nouvelle passer sur vos écrans : une image créée par l’intelligence artificielle Midjourney a remporté la première place d’un concours dans la catégorie « art digital ».

S’il n’a pas « techniquement » réalisé cette image lui-même à coup de pinceaux, Jason Allen, le gagnant du concours, insiste sur la main qu’il a eu sur la création de l’image. Il aurait « exploré une commande spéciale […] créé des centaines d’images en l’utilisant, et après de nombreuses semaines de mise au point et de sélection, choisi les trois meilleures créations pour les faire imprimer sur toile. » Ce dont il parle a déjà un nom : on appelle ça le « prompt engineering ».

Tout d’abord, il serait bon de rappeler le fonctionnement de ces intelligences artificielles :

Grâce à un algorithme complexe, ces IA arrivent à générer des images en quelques secondes à partir de mots-clés bien choisis, d’une phrase, voire même, d’un poème : on appelle ça le « prompt », c’est-à-dire un texte qui dicte à l’intelligence artificielle ce qu’elle doit créer.
Et apparemment ce n’est pas si simple. Chaque petit changement au « prompt », comme l’ajout d’un mot, d’une phrase ou même d’une virgule peut avoir un impact considérable sur la création de l’image et faire la différence entre un visuel gagnant ou perdant par exemple. D’ailleurs Jason Allen le décrit comme étant « un art » et garde précieusement pour lui la fameuse « formule magique » qu’il a trouvée pour créer son tableau.

L’Employee Advocacy

Mais pourquoi ça nous intéresse nous, chez Labellecom ?

En tant que graphistes, nous créons tous les jours des visuels à partir d’un brief, un peu comme l’IA et son « prompt ». Et au lieu de passer des heures à chercher la bonne photo sur les banques d’images, à la meilleure manière d’agencer les informations, à choisir les bonnes couleurs pour le visuel, pourrions-nous simplement demander à l’IA de nous créer l’image que nous voulons ?

Le graphisme consiste à créer un visuel communicant un message. C’est l’art de combiner image et texte, tout en donnant du sens à la production finale. Le graphiste doit prendre en compte les principes de lecture, les couleurs, les typographies, la hiérarchie des informations pour impacter de manière efficace le public, et raconter quelque chose. C’est aussi pour cette raison que les annonceurs font appel aux agences de communication.

Certes, l’intelligence artificielle est tout à fait capable de réaliser de belles images, imitant jusqu’à s’y méprendre le style des grands peintres qui ont marqué l’histoire, mais :

  • C’est un outil complexe, que nous ne semblons pas encore maîtriser. Sur internet, des communautés expérimentent 24h/24h sur Discord (logiciel de discussion en ligne) différents « prompts » et partagent leurs résultats afin de trouver la bonne manière d’utiliser l’outil.
  • Et puis surtout, c’est un outil de générateur d’images, pas de messages. L’IA n’est pas développée pour faire du graphisme.

Pour tester, nous avons demandé à Midjourney et Dall-E de produire un visuel d’après un brief client, et bien que l’idée globale soit là, la machine n’arrive pas à générer du texte, à placer les éléments de manière équilibré, l’ensemble est peu lisible et parfois risible. Alors soit, peut-être que nous n’avons pas encore trouvé la bonne « formule magique » mais nous passerons moins de temps à réaliser le visuel nous-même, qu’à rédiger le bon poème.

Pour conclure, les intelligences artificielles génératrices d’art non pas été développées pour faire de la communication, et chez Labellecom, nous faisons de la « belle » communication 😉 .

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